Messagerie et réseautage social

Dans la vraie vie, on distingue la messagerie et les flux du réseau social.

A la base, le fonctionnement est similaire. On diffuse un message à un ou plusieurs correspondants, et ceux-ci peuvent répondre à ce message. Il y a cependant quelques différences.

Le réseau social considère par défaut les « messages » comme public, le public pouvant être retreint à ses « amis ». Dans le même temps, la messagerie assimile les messages à un espace privé, on choisi explicitement à qui on envoie un message.

La différence de traitement se traduit directement dans l’interface de visualisation. Le réseau social présente par défaut, et donc met en avant, un historique visuel des derniers « messages ». On voit presque en temps réel les messages, et donc l’activité, de ses correspondants.
La messagerie propose par défaut la liste de tous les messages et marque explicitement ceux qui n’ont pas été vus, mais sans en montrer le contenu ou en n’en présentant qu’un résumé. Certains messages peuvent être marqués comme importants, ou comme SPAM.

Cette différence d’interface a une autre conséquence sur l’exploitation des messages. Le but premier de la messagerie traditionnelle est de transmettre des messages pour qu’ils soient vus par leurs destinataires. La contrainte attendu par l’expéditeur sur le destinataire est très forte quand à la bonne réception, mais aussi quand à la lecture ou non du message. Cette contrainte se reporte sur l’infrastructure de la messagerie, elle se doit d’être fiable. Quand un expéditeur envoie un grand nombre de messages sans importance par la messagerie, les destinataires finissent par relâcher leur attention sur les messages futurs de l’expéditeur. Ce comportement assimilé à la réception de SPAM se rapproche du réseau social et est en opposition directe avec les contraintes que l’on attache à la messagerie.
Sur le réseau social, tous les messages sont envoyés indistinctement à la vindicte populaire (des amis). C’est l’écho renvoyé aux messages par la foule qui va déterminer l’importance ou l’utilité de ceux-ci. Tous ces messages forment un flot ininterrompu d’informations pas toujours pertinentes sur ses correspondants. C’est un peu comme le bruit ambiant. Cette façon de faire implique implicitement que l’on « ne peut pas voir » certains messages si on ne consulte pas régulièrement le réseau. Cette absence de contrainte forte est palliée par la mise en place en parallèle d’une messagerie plus classique dans la même interface, mais clairement séparée de la partie sociale.

Sur le plan de la confidentialité, la messagerie ne permet de garantir que la non divulgation d’un message entre l’expéditeur et le destinataire, mais n’empêche pas le destinataire de renvoyer le message à quelqu’un d’autre. Sur ce plan, un principe est respecté : « une information transmise à un tiers est une information dont on perd le contrôle ». Le réseau social permet en théorie de garder le contrôle de ce que l’on met à disposition des autres. Sauf que cela n’empêche pas le copier/coller.

La messagerie classique est la transmission d’un flot de messages assumé par l’expéditeur comme à forte pertinence. Chaque message est destiné à être vu.
Le réseau social est une mise à disposition d’un flot de messages dont la pertinence est acquise à posteriori. Cela ressemble aux journaux système dont une grande partie n’a pas d’importance particulière bien qu’ayant une signification.

On retrouve des similitudes entre messagerie traditionnelle et messagerie instantanée (tchat), de fortes contraintes de délivrance et de pertinence. La messagerie instantanée ajoute en plus une contrainte de temps réel dans la diffusion des messages.
Le blog présente des similitudes avec le réseau social, c’est une sorte de journal intime public. Il permet les messages sans grande pertinence et les commentaires (réponses). Mais il n’offre pas la possibilité d’avoir une vision globale de tous ses « amis », c’est à dire de tous les blogs plus ou moins liés. Cette pseudo vision globale se fait via des flux RSS.
Toutes les technologies de l’information mixent un certain nombre de propriétés et empiètent plus ou moins les unes sur les plates bandes des autres.

Le système d’objets et de liens de nebule doit permettre d’implémenter tous ces cas pratiques au besoin. Cependant, la notion de base du message (un objet et des liens) ne permet pas la distinction entre le message vers plusieurs utilisateurs et le message du réseau social limité à ses amis.
Comment émuler un comportement qui scinde ces deux catégories de messages ?
Est-ce vraiment utile ?

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