Actuellement, le lien (ou raccourci) permet de pointer ou désigner un fichier, une page, etc… Il est positionné à un endroit de l’arborescence ou d’internet et pointe vers une cible ailleurs dans la même arborescence, dans une autre arborescence, ou sur internet.
Ce lien contient forcément la localisation univoque d’une cible, mais peut aussi en option contenir des informations sur la cible, une façon particulière de l’utiliser, de la traiter, etc… En clair, des méta-données sur le lien proprement dit.
Lien et raccourci
Le World Wild Web (WWW) est vraiment né avec la création de liens hypertextes qui partent de l’intérieur des pages HTML et désignes d’autres pages web (ou ressources web) ailleurs sur l’Internet. Il a un très gros avantage, il est normalisé et donc universel. Ce lien permet de définir la localisation de la ressource cible, la façon dont on va y accéder, et quelques options de traitement destinées à la ressource. Le WWW, c’est l’ensemble des pages web reliées entre elles par les liens hypertexte.
Malheureusement, il n’en est est pas de même pour les liens dans les arborescences. Deux mondes cohabitent sans jamais se croiser, et sont incompatibles entre eux. L’incompatibilité ne vient pas des liens mais de la façon de représenter l’arborescence qui diffère. Le monde Microsoft parle de raccourcis, le monde UNIX et dérivés parle de liens et de raccourcis.
Le raccourci est un lanceur. Il pointe vers un fichier dans une arborescence ou une ressources web, mais n’existe pas sur l’Internet. Il permet de définir aussi l’environnement d’utilisation de ce fichier ou de la ressource. Il est sensible à la modification de l’emplacement de sa cible dans l’arborescence ou sur l’Internet.
Le lien existant sous UNIX a deux formes, le lien symbolique et le lien physique. Techniquement, ces deux formes sont complètement différentes, mais elles sont gérées par la même commande.
Le lien symbolique peut être vu comme un raccourci qui ne contient que la localisation de la cible, et uniquement dans une arborescence, la même ou une autre. Il est sensible à la modification de l’emplacement de sa cible dans l’arborescence.
Le lien physique ne peut exister que dans la même arborescence. Il ne désigne pas un fichier, il est ce fichier, aussi. En fait, le fichier n’existe qu’une seule fois, mais apparaît à deux (ou plus) endroits différents de l’arborescence. Si il est modifié par un de ses emplacements, il est vu modifié partout, parce que c’est le même fichier. Le lien physique une fois créé, rien ne permet de dire quel est l’emplacement d’origine du fichier et les autres des liens, tous sont le même fichier. Il est de plus insensible à la modification de l’emplacement de sa cible dans l’arborescence (si cela a encore un sens).
Lien simple
On constate que le lien est avant tout créé pour désigner une ressource cible.
Ensuite, cette désignation est à sens unique, elle n’existe pas par défaut en sens inverse, mais elle est possible.
Enfin, une sur-couche permet de définir des informations à propos du lien, des méta-données sur le lien. On peut y retrouver toutes sortes de choses sur le traitement et l’environnement de ce lien, et surtout de la ressource cible.
Par dessus les réseaux physiques que sont les arborescences et l’internet, les liens recréent de toute pièce un réseau logique qui n’a pas forcément la même structure, la même organisation que le réseau physique sous-jacent.
Cette forme de réseau logique est le fondement du WWW, et semble bien adaptée au partage d’informations. Et en même temps reste très peu utilisée sur les arborescences.
Cette organisation a aussi le mérite d’être simple et robuste au changement. Que ce passe-t-il quand une cible d’un lien web disparaît? Le lien reste mais on ne peut plus joindre la cible, un message d’erreur s’affiche, voir on est redirigé, et ça s’arrête là . L’absence de mécanisme de vérification des liens laisse progressivement dans le temps de plus en plus de liens morts qu’il faudra nettoyer à la main.
Le lien à sens unique sur internet, étant asymétrique, crée naturellement une navigation asymétrique et arborescente (convergence) qui tend vers les plus gros sites, ceux vers qui le plus grand nombre de liens vont. Les échanges globaux sont asymétriques parce que les échanges locaux le sont. Bref, tant qu’une information ne passe pas sur un site qui est la cible de suffisamment de liens, elle a de forte de chance de passer inaperçu, voir de disparaître dans le temps sans que quiconque ne s’en émeut.
La seule chose qui casse cette asymétrie est le moteur de recherche qui rétablie des liens en sens inverse, mais depuis le moteur de recherche lui-même uniquement. Un semblant de lien inverse. Sauf que le calcul de positionnement et d’affichage des liens dans les recherches, tenant compte de la popularité d’un site (donc notamment des liens qui le désignent), renforce encore plus la convergence pour certains sujets populaires.
Lien double
Le problème semble insoluble avec les liens simples pour partager efficacement de l’information sans être dépendant d’un nÅ“ud populaire. Que peut-on faire pour ré-équilibrer le sens de transfert des liens?
(Suite dans le post Liens doubles)
Liens :
– wiki.nebule.org – Réflexion – analyse des applications – liens
– Wikipedia EN – Links (web browser)
– Wikipedia EN – Hyperlink
Une réflexion sur « Liens simples ou double? »